Slovaquie – de la neige et du scoutisme (partie 2)

(Once again, the English version is coming later ! Please be patient 🙂 )

Après un premier article consacré à la Slovaquie, voici la suite (et fin) de cette aventure enneigée. Au programme : un atelier chez des Scouts, la visite d’un centre social et la découverte d’un jeu Polonais (!).

Des scouts et du jeu ?

L’objectif de l’atelier était de faire créer des jeux à un groupe de Scouts. Certains étaient en train de devenir animateurs scouts et cet atelier leur aurait donné un outil supplémentaire pour des animations à venir. De plus, le groupe a longtemps été avec Geoffrey (mon hôte féru de jeux de société) et ont déjà été largement initiés aux jeux de société : ils ont pu en tester beaucoup et étaient contents de pouvoir créer le leur.

C’était donc un public à la fois si proche et si différent de l’atelier du matin… Proche, parce que les participants avaient à peu près le même âge (en moyenne). Différent pour deux raisons : ils étaient davantage initiés au jeu de société grâce à Geoffrey, mais surtout ils n’étaient pas dans un cadre scolaire. Et croyez moi, la différence a été énorme !

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Et ce n’est pas qu’une histoire de bandeau…

La barrière de la langue s’est davantage faite sentir : si la plupart des scouts comprenaient un peu l’anglais, beaucoup étaient assez effrayés à l’idée de le parler et préféraient parler en Slovaque. Geoffrey faisait certes l’intermédiaire, mais alors la langue d’usage était le Slovaque, ce qui ne m’arrangeait pas pour créer un lien avec les participants ! Je pense que cette contrainte est assez naturelle, mais je n’ai pas eu l’occasion de le sentir lors des autres ateliers : soit les participants pouvaient parler sans crainte en français ou en anglais, soit le cadre scolaire les poussait à se forcer (parfois tant bien que mal). J’aurais pu me débrouiller pour dire quelques mots en Allemand, mais j’étais très démuni en Slovaque.

Autre petit bémol : nous avons passé pas mal de temps sur le jeu (et non la création) car c’était assez difficile de canaliser le groupe. Problèmes de langue, cadre non scolaire, période peu propice (beaucoup sortaient tout juste de cours !) : tout cela est finalement assez logique et pas bien grave ! Cependant, j’ai eu peur que nous ne puissions pas aller bien loin.

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Ce qui n’a pas empêché l’atelier de se dérouler !

Les Mécanicartes étaient aussi assez difficiles à appréhender. Je me suis rendu compte qu’elles n’étaient pas adaptées à tous les publics de par leurs textes parfois assez complexes. Comme quoi, on ne fait jamais assez de playtests.

Mais finalement, l’atelier s’est déroulé. Nous avons joué à différents jeux – notamment WINK que j’étais content de pouvoir sortir en atelier, l’occasion ne s’étant pas assez présentée à mon goût ces derniers temps. Puis l’analyse s’est déroulée sans grand problème. Nous avons fait très succinctement l’ajout de règles car je voulais laisser assez de temps pour la création de prototype – surtout au vu du temps un peu large que nous avons consacré au jeu. L’adaptation, il n’y a que ça de vrai !

 

 

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On n’est pas habitué à ce genre de cadre !

Au final, deux groupes ont produit deux jeux très différents. Le premier groupe incluait Geoffrey et a donné un jeu de gestion de ressources entre différentes planètes. Il leur a malheureusement été difficile de concrétiser un prototype simple de par la complexité de leur idée initiale, mais nous avons tout de même pu tester une première version !

Le second groupe a lui choisi de faire quelque chose de très différent en formalisant une variante du Chamboule tout. Plusieurs canettes sont réparties dans l’espace de jeu et un lancer de dé initial indique quelle canette doit être dégommée par le joueur. Au fur et à mesure du dégommage, les joueurs remplissent des jauges correspondant aux canettes dégommées. Le concept assez original fonctionnait bien.

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Dégommage de canettes…

 

Un après-midi dans un centre social

Le mardi était consacré à une petite visite de Lučenec. Je n’ai malheureusement pas réussi à prendre de cliché intéressant de cette petite ville – difficile de s’improviser photographe sans expérience préalable dans le domaine. “N’importe qui peut être photographe”… ben non, et surtout pas moi 🙂

L’après-midi était consacré à la visite d’un centre social. Geoffrey y avait travaillé l’an passé et avait instauré une après-midi hebdomadaire de jeux de société pour tout public. La tradition a été perpétuée, et un public effectivement varié est venu tester des jeux assez divers. J’avais pour ma part apporté Skull & Roses et 6 qui prend.

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Tous les âges – et même de la guitare derrière !

 

Ce qui a retenu mon attention, c’est que ce genre d’initiative fonctionne effectivement. Rien ne prédisposait ce centre à accueillir des jeux de société dans une petite ville comme Lučenec : pourtant l’idée a été appréciée par les gérants et perpétuée sur plus d’un an. Il suffit parfois d’une petite étincelle (et d’un porteur de projet !) pour procurer du plaisir à tous par le jeu !

 

Mysterium, mélange de Dixit et Cluedo

Lors du voyage, j’ai eu l’occasion de tester de nombreux jeux de société, de l’obscur (mais très chouette) Canterbury au très primé Camel Up !. La Slovaquie n’a pas fait exception, et Geoffrey m’a permis de tester de nombreux jeux qui m’étaient inconnus tels que Room 25 ou Le petit prince. Cependant, un jeu m’a particulièrement marqué : Mysterium.

Jeu polonais, originellement nommé Tajemnicze Domostwo et publié par Portal Games, Mysterium n’est rien de plus qu’un mélange entre Dixit et le Cluedo. Oui .

Image tirée de BoardGameGeek

Dans ce jeu coopératif, un joueur incarne le fantôme du propriétaire d’une vaste maison, assassiné il y a fort longtemps. Son tueur n’ayant jamais été identifié, l’âme errante n’est certainement pas apaisée et rend la maison inhabitable (vous avez vu Casper ?). Les autres joueurs incarnent des enquêteurs-exorcistes dont la tâche sera d’identifier les indications du fantôme dans un temps limité.

Oui mais voilà, le fantôme ne peut pas parler (vous avez suivi ? C’est un fantôme…). Il devra donc communiquer avec les enquêteurs par le biais de rêves pour leur permettre de trouver la vérité.

Le joueur-fantôme choisit une combinaison “lieu-personne-arme” pour chaque enquêteur au début de la partie. Un de ces trios est le “vrai”, mais chaque enquêteur va devoir trouver ses trois composantes pour permettre de dénouer le mystère. Pour faire deviner aux enquêteurs quelles sont ses cartes, le fantôme envoie des cartes “rêves” pleines de détails à chaque enquêteur. Aux joueurs de coopérer pour dénouer ce que le fantôme a voulu dire.

Mysterium réussit donc à utiliser finement le mécanisme de Dixit en adoucissant son problème principal (l’avantage de connaître le narrateur en amont) par sa composante coopérative. Bref, on s’est bien amusés et le jeu rejoindra certainement ma ludothèque à l’avenir…

Quel est le prochain pays ?

C’est à vous de me dire !

Il me reste encore plusieurs articles à écrire. Lequel voudriez-vous que j’attaque le premier ? Laissez moi un commentaire ou écrivez un petit mail ! Un sondage a également été mis en place sur la page Facebook.

Voici les possibilités :

– Cracovie : un atelier dans un bar de jeux de société, un jeu sur le féminisme et le marché de Noël;

– Varsovie : une semaine d’ateliers dans une école, un centre de découverte scientifique et un ludothécaire mobile passionné;

– Ljubljana : des ateliers dans l’école française, une petite capitale pleine de charme et une immense mine de mercure.

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